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    Flots d'abîme


    Un revers de main sur un groupement de poussière,
    Le coup droit du vent comme une aide,
    Et tout disparaît.
    Emporté vaguement dans les airs,
    Le poids de leur vie cède...
    Rien ne les fera se relever.

    Le rêve que j'ai fait n'est rien d'autre qu'un souvenir
    S'élevant et disparaissant, ne laissant que ses cendres.
    Pour finir, il va vraisemblablement mourir.
    Un râle de vent l'a balayé, glacé mais tendre.
    L'illusion que mes souvenirs ont imagé,
    J'en suis presque sûre,
    Était pavée de mots sans forme ni couleurs,
    Couvrant tristement les murs.

    Le soleil qui s'est désagrégé sur mon chemin tempétueux
    Me nargue parfois sur la rive que je ne peux qu'effleurer ;
    Je suis dans mes lettres, ne faisant que m'y noyer
    Phrase par phrase, mais jamais je ne m'arrêterai.

    Un sourire à une étoile, et tout devrait se réaliser;
    Les erreurs et les pleures, normalement, s'effaceraient.
    Mais le poids des ténèbres et trop lourd, et me fait couler...

    Chacun de mes mots vient se briser contre un mur de givre
    Dont la température égalise celle de mon cœur
    Qui, lentement, s'empoisonne, encore à moitié ivre
    Des prisons et tortures de l'enfer qui se meurt.
    Dans le Styx j'ai jeté tant de bouteilles
    Qui se sont perdues, loin de la lumière de veille
    Que jadis je contemplais pour sa vitalité.

    Le rêve que j'ai fait n'est rien d'autre qu'un souvenir
    Qui m'a échappé depuis longtemps, j'en suis sûre.
    Je ne peux plus qu'écouter la mélodie qu'il susurre
    À mon âme, comme attendant d'en finir.
    Les récipients contenant les bribes de rêves que j'ai lâché en mer
    N'ont pas pu atteindre l'océan du secret.

    Perdue dans ce cauchemar, je continue d'espérer.
    Il y a trop de choses que je souhaiterais effacer,
    Trop d'erreurs que j'aimerai oublier,
    Infiniment de mots que je m'obstine à gâcher.
    Mais si rien ne s'arrange et rien ne se perd
    Dans ce monde où la folie coûte trop chère,
    Alors je n'emploierai pour m'exprimer
    Que la plume qui désagrège mes pensées.
     

     

     

     

     

    Estel W-N


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