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    Car tu n'es rien...

     

     

    Noir. Tout était sombre. Le chaos total, les ténèbres à l'état pur. Seule une lumière blanche brillait au bout de ce couloir mortel. Mais plus tu attendais et plus les parois pâles se teintaient d'une couloir ébène. Quelle était cette lueur ? Était-ce un désir, un espoir ? Était-ce le récapitulatif de souvenirs que l'on te donne avant de te laisser mourir ? Mais si l'on suit cette possibilité, ça veut dire que si tu l'attrapes tu devras revoir toute ces choses qui te hantent. Ce passé que tu as jugé maudit, celui que tu as tenté d'effacer, que tu as souillé d'erreurs et de faiblesses. Le reverrais-tu, lui ? Lui qui t'a blessé si profondément, qui t'a amèrement trompée pour de stupides raisons. Lui... qui t'a volé ta vie. Au fond, tu disais savoir que c'était une erreur. Que l'amour que tu lui portais n'aboutirait jamais, que tu étais vouée à souffrir encore une fois... Mais alors, pourquoi l'as-tu fait ? Pourquoi t'es tu laissée emporter ? Comment as-tu finis dans ses bras...

    La sensation affligeante que tu ressens est celle de la défaite. Dans ce combat où tu n'avais rien a gagné, tu as finalement tout perdu. Ou en tout cas, c'est ce que tu éprouves depuis ce moment où il t'a quitté.

     

    Ces sentiments stupides qui dominent ton passé, il ne t'ait jamais venue à l'esprit qu'ils pourraient te retrouver ailleurs. Où que tu ailles. Alors que tu te dis avoir commis des erreurs irrécupérables, que tu prétends regretter; pourquoi ne cours-tu pas vers cette lumière ?

    Que fais-tu réellement, à te poser toute ces questions, à imaginer de telles angoisses. A penser à un passé trop douloureux. Ne te rends-tu pas compte que tu le répètes encore une fois ? A ressasser tes souvenirs honteux, ils finissent par t'envahir, par t'aveugler.

     

    Tes pas sont encore lents. Très lents, trop lents. Tes jambes vacillent à droite et à gauche, entrainées dans une danse improvisée. Ton regard ne quitte même plus cette source de lumière, mais la vois-tu vraiment ? Tes yeux se perdent dans un océan de pensées sans la moindre logique. Un son semble résonner dans ta tête, un bruit sourd et indéfinissable... Tes pas maladroits s'accélèrent enfin, alors que l'étincelle commence, elle, à s'éteindre. Tu cours. Désespérément. Sans connaître le but véritable qui te pousse dans cette direction. Tu dois juste y aller... quelque chose en toi t'obliges à t'y rendre. Les larmes coulent sur tes joues, alors qu'un sourire narquois se dessine sur tes lèvres. Tu es vraiment ridicule, cette situation est si absurde...

     

     

    Toi qui pensait avoir perdu ton cœur... Mais alors, que fuis-tu désormais ? Tu avais tord, tellement tord que tu vas peut-être y laisser ton âme. En fait non, tu as été la seule à t'ôter la vie. Pourquoi cet amourette signifiait tant pour toi alors que tu étais consciente dès le début que c'était voué à l'échec ? C'est juste toi. Toi qui a créé cet amour envers lui, c'est de ta faute si ce lien ne se brise plus. Pourquoi as-tu fait ça ..? Et maintenant pourquoi cours-tu ?

    Pourquoi désires-tu subitement réparer ce qui ne peut l'être ? Tu es celle qui t'a causé cette souffrance, alors pourquoi fuis-tu la mort ?

    Tu es celle qui l'a provoqué... Alors pourquoi désires-tu tant sauver ton existence... A conserver ton passé, tes erreurs, ta vie. Vas-tu continuer à te conforter dans l'idée que ce n'est pas entièrement ta faute ? Comprendras-tu un jour, que ta souffrance n'est que le reflet de ce que tu es ?

    Mais cours. Cours vers cette lumière avant qu'elle ne s'éteigne, sans que jamais tu ne l'atteignes... 

     

    By Estel


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